La Chouette Lapone
La Chouette Lapone
(Strix nebulosa)
Cette chouette géante au charme ensorcelant habite certaines régions de la Finlande et du nord de la Suède, mais on la trouve aussi en Sibérie, en Alaska et au Canada. Sa grande discrétion la rend difficile à observer tant que l’on n’a pas repéré son nid. Cela fait, la chouette lapone cesse d’être l’oiseau craintif qu’on imagine !
Un chasseur
Quand le mâle quitte soudainement sa branche pour attraper un campagnol, il ne manque pas son coup. Je vois distinctement le petit rongeur pendre dans ses serres tandis que l’oiseau s’élève d’un vol lent et majestueux sur ses ailes de 1,40 mètre d’envergure.
Contrairement à beaucoup d’autres chouettes, la chouette lapone ne se reproduit pas tous les ans. Elle se nourrit exclusivement de petits rongeurs, si bien que, les années de pénurie, elle n’aura pas de petits. Mais si la nourriture est abondante, il peut y avoir quatre oisillons ou plus dans chaque nid.
L’appariement
C’est au printemps que s’apparient les chouettes. Madame choisit son partenaire avec soin. Comme beaucoup de femmes, ce n’est pas avant tout la beauté qu’elle recherche. Selon les observations d’ornithologues, le mâle doit prouver son habileté à la chasse. Avant qu’un accouplement puisse être envisagé, il doit fournir de la nourriture à la femelle.
Si les campagnols sont nombreux et que le mâle soit un chasseur émérite, la femelle grossit. Cette prise de poids agit comme un signal qui dicte à son corps le nombre d’œufs qu’elle pondra.
Le mâle est maintenant seul responsable de la chasse, ce qui exige beaucoup de lui. Il est aiguillonné par les cris implorants de sa partenaire, dont toute l’énergie se concentre sur la production d’œufs et les soins à apporter à ces biens si précieux.
La localisation du nid
La chouette lapone ne construit pas de nid : elle reprend souvent la construction de brindilles d’autres oiseaux de proie forestiers. Faute d’en trouver un, elle jettera probablement son dévolu sur une souche morte.
Nourrissage et éducation
En arrivant au nid, le mâle prend le campagnol dans son bec et le présente à l’un des petits. Quand un oisillon mange, le prochain sur la liste d’attente en réclame une bouchée par d’incroyables bruitages.
Lorsqu’un petit vient de manger, son comportement frise le comique. Lui qui avait l’œil vif et pétillant paraît soudain ivre. La digestion épuisant toutes ses forces, il s’effondre bientôt sur lui-même, pour ne plus ressembler qu’à un tas de duvet. Mais son compagnon de couvée le plus proche de lui se remet déjà des effets étourdissants de son dernier repas.
Ainsi iront les choses jusqu’à la mi-juin. Les jeunes auront alors quatre semaines et pourront, sous les encouragements vocaux de leur mère, voleter en dehors du nid. Au début, ils grimperont — fort bien d’ailleurs — dans les arbres, où ils seront plus à l’abri des prédateurs qu’au sol.
Puis les petits exerceront leurs ailes en allant de branche en branche, avant, finalement, de dominer les techniques du vol et de la chasse. Leur apparence aussi changera : ils deviendront de “ beaux hôtes de la forêt ”.
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