TERRE D'OISEAUX

TERRE D'OISEAUX

Les catastrophes pétrolières

 

La pollution de l'air

 

Tout commence en pleine mer, quand les oiseaux viennent chasser ou se reposer en surface, là où gisent les nappes d’hydrocarbures fraîchement échappées d'un pétrolier. Plus le fuel est lourd comme dans le cas du Prestige, moins il contient de composés volatiles. Mais le fuel en contient toujours une certaine quantité ; une fois en mer, ces composés s’échappent généralement assez rapidement (en un à deux jours) dans l’atmosphère pour ne plus être présentes au moment où la marée noire atteint les côtes. Les oiseaux qui inhalent ces produits volatiles tombent malades : les composés volatiles irritent les muqueuses lors de leur passage dans les voies respiratoires et provoquent une pneumonie (souvent aggravée par la présence de microbes).

 

 Le piège des nappes d'hydrocarbures

 

Après avoir respiré ces substances toxiques, les oiseaux peuvent s'engluer dans la nappe d’hydrocarbures. Le pétrole brut ou avec des produits pétroliers plus raffinés modifie le pouvoir isolant des plumes. Or, si les mammifères ont une température de 37°C, les oiseaux doivent maintenir leur température à 41°C. Les plumes, en emprisonnant de l'air, permettent aux oiseaux de conserver leur chaleur. Quand un oiseau marin se retrouve couvert de pétrole, il souffre du froid (on parle d'hypothermie), il a du mal à voler et, à cause du poids du pétrole, il a même du mal à flotter ! Il risque donc de mourir noyé.

 

Les oiseaux passent une grosse partie de leur temps à lisser et enduire leur plumage d’un liquide graisseux produit par de petits organes : les glandes uropygiennes logées à la base de la queue.  Qu’ils tentent, vainement, de nettoyer leur plumage à l’aide de leur bec, ou qu’ils se nourrissent, s’ils y parviennent, de poissons ou crustacés contaminés, les oiseaux finissent par ingérer le fuel avec lequel ils s’empoisonnent. Les produits pétroliers ont une grande facilité à se dissoudre dans les graisses, ils traversent les parois du tube digestif. Les oiseaux souffrent alors d'ulcères, ils vomissent, ont de la diarrhée... ils maigrissent, alors qu'ils doivent dépenser de l'énergie pour lutter contre le froid. A force, ils peuvent en mourir.

 

Les oiseaux de mer boivent de l'eau qui est salée ; et pour ne pas absorber trop de sel, ils ont des glandes dans les narines qui éliminent l'excès de sel sous forme de sécrétions qui s’écoulent le long du bec. Avec le pétrole, ces glandes ne fonctionnent plus correctement, ce qui entraîne une déshydratation de l’animal.

 

D'autres organes sont touchés. Les yeux sont irrités par le pétrole : de nombreux oiseaux ramassés sur le littoral présentent de graves conjonctivites et des ulcères de la cornée. Le foie des oiseaux est malade. Le système immunitaire est affaibli = les oiseaux se défendent moins bien contre les maladies. Les muscles aussi sont atteints (incoordination, tremblement musculaire).

 

Enfin, les oiseaux survivants ont du mal à se reproduire. Ils pondent moins d'oeufs, la coquille des oeufs est plus fragile, les oisillons peuvent être mal formés... quand ils arrivent à naître ! La contamination d’un œuf par seulement 4 µl de fioul, via la nourriture contaminée ingérée par la femelle, peut entraîner la mort de l’embryon.

 

 



21/04/2014
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