TERRE D'OISEAUX

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Plongeon imbrin

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Nom latin Plumbicare

 

QUI a entendu le sinistre gémissement du plongeon imbrin ne l’oublie pas de sitôt. Évocateur des étendues sauvages, ce cri se fait entendre près des rivières et des lacs reculés du Canada, du nord des États-Unis et d’Europe

 

Gémissement, hululement, trémolo et ioulement

 

Les vocalisations du plongeon sont impressionnantes. Son gémissement obsédant s’entend le soir ou la nuit, et porte à des kilomètres. Moins intense, son hululement lui sert à communiquer avec son partenaire, ses petits et ses congénères du même lac. Son trémolo est un signal d’alarme. Décrit comme un “ rire dément ”, c’est le seul cri qu’il pousse en vol.

Le ioulement, propre au mâle, semble être associé à la défense du territoire. Chaque individu a un ioulement distinctif ” et “ plus l’oiseau est gros, plus le son est grave ”. En outre, quand un mâle “ change de territoire, il change de ioulement ”, qu’il “ rend aussi différent que possible de celui de son prédécesseur.

 

Habile et gauche à la fois

 

Le plongeon possède une tête d’un vert chatoyant tirant sur le noir, des yeux rouges et un bec noir, long et pointu. Une bonne partie de son plumage change selon la saison.

Ses grosses pattes palmées font de lui un prédateur efficace, un nageur puissant et un plongeur habile. En fait, il peut plonger jusqu’à 60 mètres de profondeur, restant parfois immergé plusieurs minutes d’affilée !

 

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Par contre, décollage et amerrissage ne sont pas ses points forts ! En raison de son poids, l’oiseau a besoin d’une “ piste d’envol ” pour s’élancer ; il peut battre des ailes et courir à fleur d’eau sur des centaines de mètres avant de décoller. D’où sa prédilection pour les grands lacs. L’amerrissage se fait à vive allure, pattes tendues en arrière, comme si son “ train d’amerrissage ” n’était pas sorti. L’oiseauheurte alors l’eau sur le ventre et en rase la surface jusqu’à l’arrêt total.

Bien que très adaptées à la nage, ses grosses pattes palmées et situées tout à l’arrière de son corps le rendent gauche pour marcher, et même pour se tenir debout. C’est pourquoi il bâtit son nid à un endroit d’où il peut facilement glisser dans l’eau.

Les parents se relaient pour couver les œufs (deux en général), qui sont bien camouflés avec leur couleur olive et leurs taches noires. Ceux-ci éclosent au bout de 29 jours en moyenne. À deux jours, les oisillons peuvent déjà nager et piquer des petites têtes. Quand ils ont besoin de repos, ils n’ont qu’à se laisser voguer sur le dos de papa ou maman. À deux ou trois mois, ils sont capables de voler et quittent leurs parents.

Les ennemis du plongeon imbrin sont l’aigle, le goéland, le raton laveur et, le pire d’entre tous, l’homme. Les plombs utilisés pour la pêche et les déversements de pétrole l’empoisonnent. La pollution chimique due aux pluies acides réduit la population des poissons dont il se nourrit. Le remous des bateaux inonde ses nids. Et l’aménagement des bords de lac éloigne notre oiseau solitaire de son habitat de reproduction.

Cela dit, la population du plongeon imbrin résiste bien. Cet oiseau éblouissant aux cris inimitables et aux allures cocasses n’a pas fini de ravir ses admirateurs !

 

FICHE D’IDENTITÉ

Longueur : Environ 1 m, de la pointe du bec au bout des pattes.

Envergure : Jusqu’à 1,40 m.

Poids : En moyenne 4 kg, mais peut atteindre 6 kg.

Ossature : Bon nombre de ses os sont pleins (et non creux comme chez la plupart des oiseaux), ce qui l’alourdit mais facilite la plongée.

Vitesse de vol : Environ 120 km/h durant la migration.

Régime : Poissons de préférence, mais aussi écrevisses, grenouilles, sangsues, salamandres, crevettes, escargots et autres animaux aquatiques.



13/04/2014
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