TERRE D'OISEAUX

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Le baguage

 

Le baguage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant de se servir d’appareils électroniques miniatures, les ornithologues ont utilisé pendant des années des méthodes plus simples et moins coûteuses. L’une d’elles est le baguage, qui consiste à fixer à la patte de l’oiseau un petit anneau en métal ou en plastique comparable à un bracelet de cheville.

 

 

   c’est en 1899 qu’un système de baguage comme outil de recherche a été mis sur pied, quand un instituteur danois, Hans Mortensen, “ fabriqua ses propres bagues en métal, y grava son nom et son adresse, et les fixa sur 165 jeunes étourneaux ”.

 

   Aujourd’hui utilisé dans le monde entier, le baguage permet d’obtenir des données précieuses sur les oiseaux : aires de distribution, mouvements migratoires, comportement, structure sociale, effectif des populations, taux de survie et de reproduction.

  

   Dans les pays où la chasse est autorisée, il permet aussi une meilleure gestion à long terme du gibier à plume. Il indique en outre dans quelle mesure les maladies et les substances chimiques toxiques affectent les oiseaux. Certains volatiles peuvent être porteurs d’affections transmissibles à l’homme, comme l’encéphalite ou la maladie de Lyme. Des informations sur leur biologie et leurs mœurs sont donc utiles à la protection de notre santé.

 

 

Le baguage est-il douloureux?

 

 

   Le baguage est étroitement réglementé dans les pays où il se pratique, les bagueurs étant généralement tenus de posséder un permis.

 

   En Australie, d’après le Centre national de préservation de la nature, “ les bagueurs sont soigneusement entraînés à capturer, à manipuler et à baguer les oiseaux sans les blesser. En principe, la formation se fait sur deux ans et nécessite beaucoup de pratique ”. Les mêmes réglementations existent en Europe, au Canada, aux États-Unis et ailleurs.

 

   Les bagues sont de formes, de tailles, de couleurs et de matières différentes. La plupart sont faites de matériaux légers comme l’aluminium ou le plastique. Pour les oiseaux d’une grande longévité ou qui vivent au contact de l’eau de mer, on préfère l’acier inoxydable ou d’autres matières inaltérables. Des codes de couleur permettent de reconnaître les oiseaux à vue. Bien qu’il faille pour cela poser plusieurs anneaux, on épargne au sujet le stress d’une deuxième capture pour l’identifier.

 

   Quelle que soit la forme de baguage ou de marquage utilisée, les ornithologues veillent à ne rien faire qui puisse meurtrir l’oiseau ou affecter son comportement, sa physiologie, sa longévité, sa vie sociale, sa survie ou l’environnement. Une marque de couleur vive, sur l’aile par exemple, pourrait compromettre son accouplement ou attirer les prédateurs.

Certaines espèces fientant sur leurs pattes, une bague sera peut-être à l’origine d’un foyer d’infection. Dans les régions froides, la glace peut s’accumuler sur la bague et constituer un danger, surtout pour les oiseaux aquatiques. Ce ne sont là que quelques paramètres à prendre en compte. Mais ils suffisent à faire comprendre la somme de connaissances scientifiques nécessaire sur la biologie et le comportement des oiseaux pour que le baguage soit efficace sans être douloureux.

 

Et si vous trouvez un animal bagué ou marqué  ?

 

   Parfois, un numéro de téléphone ou une adresse figurent sur la bague ou la plaque d’identification. Vous pourrez ainsi retrouver le bagueur ou les agences de gestion du baguage et leur faire savoir où et quand les objets de marquage ont été récoltés. Il pourra alors déterminer la distance que le poisson, par exemple, a parcouru depuis son marquage et sa remise à l’eau ainsi que la vitesse de ses déplacements.

 

   Grâce au travail de chercheurs du monde entier et aux efforts de personnes consciencieuses qui rapportent les objets de marquage qu’elles trouvent, des renseignements stupéfiants sur la faune sauvage ont été rassemblés. C’est le cas pour le bécasseau maubèche, un oiseau qui pèse entre 100 et 200 grammes. Les savants ont découvert que certains spécimens font chaque année le trajet aller et retour entre l’extrême nord du Canada et la pointe de l’Amérique du Sud, soit environ 30 000 kilomètres !

La bague d’un oiseau âgé mais robuste semble montrer qu’il a accompli ce périple pendant 15 ans. Oui, cette boule de plume a peut-être parcouru 270 000 kilomètres, plus que la distance moyenne de la terre à la lune !



22/06/2012
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